Doris Guo, Erasmia Kadinopoulou, Sean Morel, Nicole-Antonia Spagnola
‘En dehors de quoi ?’

12 septembre - 1 novembre 2025

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Chris Andrews a le plaisir de présenter En dehors de quoi ?, une exposition présentant les œuvres récentes et nouvelles de Doris Guo, Erasmia Kadinopoulou, Sean Morel et Nicole-Antonia Spagnola.

L'exposition s'inspire du concept psychanalytique de refoulement, caractérisé par des tentatives conscientes de se débarrasser de sentiments, de pensées ou d'affects indésirables. Dans la pensée jungienne, ce qui est rejeté refait toujours surface, souvent de manière perturbatrice. Il en résulte un cycle d'éclipse et de compression, de protubérance et de bouillonnement. Pour contrer cela, il faut embrasser l'inconscient et l'intuition elle-même. Les œuvres présentées peuvent être interprétées comme une restauration de cette approche intuitive de la matière et de la forme, favorisant des positions de connaissance et de production en dehors de la signification manifeste, voire du langage tout court.

Le Monologue de Nicole-Antonia Spagnola est diffusé depuis un smartphone posé sur une table de café. Commandée initialement pour le Glasgow International en 2024, cette œuvre est une réinterprétation libre du célèbre film d'Hellmuth Costard, Of Special Merit (1969), dans lequel un phallus est manipulé comme une marionnette pour réciter une clause morale insérée dans une loi allemande sur le cinéma de 1967. Dans Monologue, Spagnola remplace le pénis par un hot-dog végétalien, qui récite silencieusement un monologue à partir d'une fente créée à cet effet. Placé de manière intime dans le champ de la caméra, son visage rond envahit l'écran du smartphone qui diffuse la vidéo, puis réapparaît sur un couvercle en plastique bombé posé sur le téléphone, où il est projeté comme un fantôme.

Ailleurs dans la salle principale de la galerie, la série de « butoirs de porte » de Doris Guo est disposée près du mur, en parallèle. Réalisées en bois, à partir d'objets trouvés ou fabriquées en aluminium et en caoutchouc, ces sculptures évocatrices suggèrent une série de scènes successives en laissant entendre qu'elles maintiennent une porte ouverte, leur austérité laissant place à une atmosphère d'hospitalité. D'une taille curieusement grande, voire surdimensionnée pour le simple fait de caler une porte, elles appartiennent à la fois à leur fonction et s'en éloignent.

L'œuvre currently untitled de Sean Morel adopte le relief comme mode de production. La céramique sphérique qui se trouve désormais dans les étagères encastrées de la galerie a été réalisée à partir de poteries trouvées, poncées jusqu'à obtenir leur forme bulbeuse actuelle, comme pour révéler une vérité enfouie. La surface de l'objet est couverte de trous où se trouvaient auparavant des becs verseurs, et son intérieur est rempli de papier mâché à travers ces ouvertures. Dans l'arrière-salle de la galerie, l'économiseur d'écran de Morel est projeté sur un mur étroit. La collection en boucle compile des images prises par un appareil photo placé à l'intérieur d'un distributeur de journaux métallique. L'objectif étant dirigé à travers un trou préexistant dans le distributeur, un cadre sphérique montre des photographies semi-lisibles ou des images complètement abstraites de lumière et de couleur.

La série d'œuvres photographiques d'Erasmia Kadinopoulou s'inspire d'un jeu balkanique de son enfance, où de petits bâtons en bois sont lancés en l'air et les uns contre les autres. Ici, elle enregistre leur trajectoire dans un état de chute ou d'ascension perpétuelle. S'inscrivant dans une lignée artistique historique (Dynamisme d'un chien en laisse de Balla, Fotodinamismo italien et chronophotographie), les mouvements des objets sont allongés par un obturateur prolongé. Comme l'a proclamé Anton Giulio Bragaglia dans le Fotodinamismo, « Nous aimons et observons la réalité dans son mouvement fatal et vital ». C'est dans cet intérêt pour l'enregistrement de l'expression et de la vibration de la vie réelle que réside la série d'œuvres de Kadinopoulou.

Avec nos remerciements à FELIX GAUDLITZ, Vienne, et VI, VII, Oslo.

Doris Guo (née en 1992) vit et travaille actuellement à Oslo. Elle a obtenu son baccalauréat en beaux-arts avec spécialisation en peinture au Pratt Institute en 2014 et a été diplômée de l'Académie nationale des arts d'Oslo en 2023. Parmi ses expositions personnelles récentes, mentionnons Visitor à Clementin Seedorf (2025), Bent at the Window au Kunstverein Braunschweig (2025), Back à la Empty Gallery (2023), disorientations au VI, VII, Oslo (2023), Shanghai San Francisco Richmond Seattle New York Oslo (TRACE) à Victoria, Seattle (2023), inge, New York (2022), 9PM Til I à Éclair, Berlin (2019), XO à Bodega, New York (2019). Elle présentera prochainement des expositions individuelles à 15 Orient et à la galerie Empty en 2026.

Erasmia Kadinopoulou (née en 1995 à Athènes, Grèce) est une artiste plasticienne qui vit entre Athènes (Grèce) et Bâle (Suisse). Diplômée de l'École des beaux-arts d'Athènes, elle prépare actuellement un master à l'Académie d'art et de design FHNW. Parmi ses expositions récentes, citons Petrine, Paris (2024) ; Wschód Gallery avec Petrine (2025) ; Madame Leniou, Athènes (2025) ; ainsi qu'une exposition solo à venir chez Courtney Jaeger, Bâle (2025).

Nicole-Antonia Spagnola est née en 1991 à Los Angeles. Parmi ses expositions récentes en solo et en duo, citons Commercial Street, Los Angeles (2025, 2021) ; Schaufenster, Kunstverein München, Allemagne (2024) ; Ivory Tars, Glasgow, Angleterre (2024) ; Felix Gaudlitz, Vienne (2023) ; Stadtgalerie Bern, Suisse (2023) ; The Wig, Berlin (2023) ; Reena Spaulings, New York (2023) ; 100 Bell Towers, Montréal (2022) ; Artists Space, New York (2022) ; et Full Haus, Los Angeles (2017). Parmi ses expositions collectives récentes, citons The Wig, Berlin (2024) ; Galerie Hussenot, Paris (2024) ; Sgomento Zurigo, Zurich (2024) ; Ivory Tars, Glasgow, Angleterre (2024) ; 3236RLS, Londres (2024) ; Bel Ami, Los Angeles (2024) ; Felix Gaudlitz, Milan et Vienne (2024, 2023) ; et Galerie Neu, Berlin (2023). Elle a obtenu une licence en beaux-arts au California Institute of the Arts (2016) et une maîtrise à l'université de Californie, Los Angeles (2018). Elle participera à l'exposition Made In LA 2025 au Hammer Museum, Los Angeles (octobre 2025).

Sean Morel est un artiste canadien actuellement basé à Diamond Valley, en Alberta. Parmi ses expositions individuelles et collectives, citons A.D., New York, NY (à venir) ; Parapet Real Humans, Saint Louis, MO (à venir) ; Backrooms [Kunsthalle Zürich], Zurich, CH ; et The Southern Alberta Art Gallery, Lethbridge, AB. Parmi ses expositions collectives, citons : Wschód, Varsovie, Pologne ; Chris Andrews, Montréal, Québec ; Balice Hertling, Paris, France ; et Bel Ami, Los Angeles, Californie. Il effectuera prochainement des résidences à la Fondation Emily Harvey, Venise, Italie, et au CAC Brétigny, Paris, France. Il est candidat à un master en beaux-arts à Bard College, Annandale-on-Hudson, New York, pour 2027.